Actions artistiques et culturelles

 

Parallèlement à son travail de création, la compagnie veille à rester en lien avec les publics les plus divers, en initiant des projets ou en apportant des représentations dans des lieux non dédiés : hôpitaux, maisons d’arrêt, maisons de l’enfance à caractère social, centres d’hébergement d’urgence, EHPAD…

C’est avec enthousiasme que l’équipe a accueilli en juin une nouvelle responsable de l’action culturelle, Fanny Spano : une création de poste, née de l’envie profonde de replacer le travail avec les publics au centre du projet de compagnie.

En 2022-2023, plusieurs temps de réflexion avec les collaborateur.trice.s artistiques d’Estelle Savasta ont abouti à l’écriture de très beaux projets, dont la mise en œuvre débute en 2023-2024 et se poursuivra sur plusieurs saisons.

TOUS LES PROJETS D’HIPPOLYTE – dossier à lire et/ou télécharger

CETTE SAISON 

« Portraits de femmes en détention » 

Ecrire et dessiner pour parler de soi : en octobre et novembre 2023, Estelle Savasta et l’illustrateur Stéphan Helouin ont proposé à la maison d’arrêt des femmes de Fresnes un travail de portraits en mots et en images, en partenariat avec le SPIP du Val-de-Marne. A l’issue des dix séances, intervenant.e.s et détenues ont choisi de proposer une restitution en voix et en rires, devant une salle comble d’invitées codétenues, de visiteuses extérieures, de l’équipe du SPIP et de la capitaine. 

Plusieurs « Brigades de lecture » 

Les « Brigades de lecture » proposent de traverser un ouvrage issu de la littérature jeunesse (roman, pièce de théâtre, simple livre illustré pour les plus petits) lors d’un rendez-vous quotidien pendant une semaine, au moment du coucher. Cet atelier réactive la lecture à l’endroit du plaisir, stimule l’imaginaire des enfants et permet de ritualiser le temps du coucher en l’associant à une activité au cadre réconfortant.

      >  au Théâtre + Cinéma scène nationale de Narbonne

Outre la tournée de Nous, dans le désordre et du Cours particulier à Narbonne cette saison, la compagnie mène un projet avec la Maison de l’Enfance à Caractère Social de la ville. L’équipe artistique y constituera une « brigade de lecture » pour apporter la lecture à voix haute et la littérature jeunesse aux enfants, adolescent.e.s et éducateur.trice.s.
L’équipe de Nous, dans le désordre portera également dans les lycées des ateliers d’improvisation et d’écriture corporelle autour du spectacle.

      >  au Centre d’hébergement d’urgence pour familles migrantes Paris-Ivry 

Après une première collaboration entre le Centre d’hébergement d’urgence pour familles migrantes de Paris-Ivry EMMAÜS Solidarité et la compagnie Hippolyte a mal au cœur autour d’ateliers d’expression corporelle auprès des adolescent.e.s hébergé.e.s en 2022, l’action culturelle prévue pour 2024 s’étend à toutes les tranches d’âge des jeunes du centre – de 3 à 15 ans – ainsi qu’aux salarié.e.s.

A l’issue de deux sessions de lecture avec les enfants et adolescent.e.s, une formation de lecture à voix haute au Théâtre Quartiers d’Ivry sera proposée aux salarié.e.s d’EMMAÜS Solidarité (éducateur.trice.s, moniteur.trice.s, technicien.ne.s de l’intervention sociale et familiale) dans l’objectif de faire perdurer ce rendez-vous de transmission orale après le départ de la compagnie.

Pour toute question ou information, n’hésitez pas à contacter Fanny Spano : actionculturelle.hippolyte@gmail.com

EN GESTATION

Avec les Maison de l’Enfance à Caractère Social
« Les brigades de lecture » – par l’équipe artistique de Nous, dans le désordre
L’idée qu’il soit possible de grandir sans histoire nous semble tout aussi triste que d’aller à l’école sans petit-déjeuner. Comment nouer pour la première fois avec le plaisir des mots ? L’idée est de parcourir un roman de littérature jeunesse avec chaque tranche d’âge des Maisons de l’Enfance à Caractère Social.

Avec les Centres d’Hébergement d’Urgence pour Migrants – CHUM
« Là où se planque la nostalgie », par Estelle Savasta et Stephan Helouin
Comme on le fait en voyage, s’installer à une place. Sortir les peintures et les carnets puis dessiner. Engager la discussion et écrire ce qui se raconte. Autour de deux thèmes : ce qui est là, ce qui manque (ce petit café de mon pays, l’épicerie du bout de ma rue), puis travailler sur des images superposées de ce qui existe et de ce qui a disparu.

Avec les adolescents et jeunes adultes
« La Dispute, ou de l’éducation » – par Mathias Ben Tahar et Charlie Fabert
Nous partons de l’expérience philosophique de Jean-Jacques Rousseau éducateur d’Emile, et de celle du Prince de La Dispute de Marivaux : que serais-je devenu si je n’avais pas eu à me plier aux contraintes sociales et morales de mon époque ? Si je n’avais pas eu ce père ? Cette mère ? Ces profs et ce programme ? Ce quartier dans lequel j’ai grandi ? Quelles attitudes mon corps a-t-il été encouragés à adopter ou pas ?

Avec les lycées agricoles
« Ce qui fait famille » – par Valérie Puech et Damien Vigouroux
En 2020, à la fin d’un atelier dans un lycée agricole, plusieurs lycéens nous ont demandé de continuer. Nombre d’entre eux s’apprêtaient à reprendre l’exploitation familiale sur laquelle ils travaillaient déjà et ne pouvaient pas suivre de cours hors de l’école, car ils devaient aider leurs parents à la ferme. C’est ce qui nous a donné envie de travailler avec ce public sur le temps long, autour de la thématique qui est au cœur de la prochaine création de la compagnie : « ce qui fait famille ».

Avec les seniors
« Le clown et l’échec » – par Flore Babled
J’aime particulièrement le regard de poésie et d’humour – parfois cruel – que le clown permet de poser sur le monde. Voici donc un projet destiné aux adultes et seniors, sur un temps assez long. Il s’agira d’inventer de nouveaux individus à partir de nous-mêmes, de mettre en valeur une part de nous et de la laisser s’exprimer.

Avec les foyers de mères à la rue
« Réappropriation du corps des mères, celles de la rue » – par Ombeline de la Teyssonnière
Les chiffres en constante augmentation des mères à la rue en région parisienne sont alarmants. Des jeunes femmes en errance résidentielles dès leur sortie de la maternité. Lorsqu’elles ont la chance d’être accompagnées au sein d’associations, comment prendre soin de leur ancrage, de leur respiration, de leur imaginaire ? Leur proposer une bulle théâtrale, un moment d’accès à elles-mêmes, nous parait indispensable.

Avec les centres de détention pour femmes
« Angelo, tyran de Padoue » – par Ombeline de la Teyssonnière
Ce drame en prose de Victor Hugo est magique, car deux femmes sont à l’œuvre et règnent puissamment au cœur de l’intrigue. Elles sont mises en avant par leur force morale et leur volonté. Proposer ce texte épique, avec une intrigue digne des meilleures séries télévisées, est une opportunité pour les femmes incarcérées de déployer un souffle et une inventivité hors-pair.

Avec les centres de détention pour hommes
« Ton bras est invaincu mais non pas invincible » – par Ombeline de la Teyssonnière
Cette œuvre est l’occasion rêvée d’apprendre ensemble une nouvelle langue : les alexandrins. D’apparence exigeante et obscure, cette forme particulière impose des règles plutôt simples, et ouvre à une poésie et une force incroyable. Pour des apprentis acteurs, découvrir l’alexandrin permet de faire voir, de sentir à travers des images et des rythmes turbulents, l’agitation et la tension nécessaire au récit.